Apprendre à prononcer les lettres de l’alphabet Arabe

الصوت الأبجدية

Présentation…

Cette page vous rendra plus clair la gestuelle verbale pour la prononciation des phonèmes de l’alphabet Arabe. Préalable fréquent à la prononciation, le premier abord que l’on a de la langue Arabe, son écriture, laisse toujours un sentiment heureux, dû à sa beauté. Un plaisir que l’on peut savourer immédiatement, tandis que la prononciation de l’Arabe demande plus de temps pour mûrir et être appréciée. Et prendre le temps ne gâche rien au bonheur qui vient avec lui. L’Arabe est une langue chantante, et vous allez ici découvrir la première partie de ses gammes.

Les gammes de l’Arabe

Pour apprendre à prononcer l’Arabe, il faudra faire ses gammes, et ces gammes transparaissent principalement dans la prononciation des phonèmes de l’alphabet ( il est question ici bien sûre, des phonèmes des lettres et non pas de la prononciation des noms des lettres, ce qui en soit, ne peut venir qu’après ).

L’une des caractéristiques de l’ensemble des phonèmes de l’Arabe, et que nombre de ses phonèmes se confondent à l’oreille Occidentale. Ce qui peut sembler être source de difficultés, est pourtant bien une source d’harmonie. Une gamme est un chemin, un continuum sur une certaine échelle ( gamme ), en passant par certains degrés ( tons ). Sans similitudes, pas d’harmonie. C’est la similitude qui crée l’accord, qui crée la gamme, puis qui permet l’harmonie ( la similitude, ainsi que son corollaire nécessaire : le degré de différence ).

Pour apprendre à prononcer l’Arabe distinctement, et savoir l’entendre distinctement, il importe de savoir écouter ensemble des sonorités proches, et de les distinguer. De même il importe de savoir prononcer l’une après l’autre des sonorités proches, tout en les prononçant distinctement. Faire ses gammes, c’est exactement cela. Savoir distinguer un ح d’un خ, n’est pas très différent de savoir distinguer un « Ré » d’un « Mi » ( et c’est même encore plus facile ).

Si la similitude faites ici, entre les phonèmes de l’Arabe et l’idée d’harmonies de gammes ne vous semble pas tout à fait claire, alors n’hésitez pas à en faire part via la page Faire un commentaire ou poser une question .

Bien sûre, ces gammes n’ont pas autant d’étendues que les gammes musicales. Pourtant la seule existence de ces gammes, même réduites, suffit à donner à l’Arabe son caractère mélodique. Et je vous recommande même de jouer à agencer des phonèmes ensemble ( même s’ils ne veulent rien dire ), pour le seul plaisir de créer des harmonies de phonèmes successifs, agréables à l’oreille… une manière originale de rêver d’autres formes de chants, et en tous les cas, une belle source d’inspiration et d’harmonie ( et même de rythme, vous le découvrez dans une autre page ) pour les poètes et poétesses.

Vous trouverez d’autres considérations au sujet de la prononciation de l’Arabe, quelques pages plus loin également dans Introduction à la nature de la Langue Arabe .

Le regroupement par gammes

Cette analogie avec les gammes étant faite, vous pourrez comprendre maintenant pourquoi les lettres ne seront pas ici abordées par ordre alphabétique, mais par gamme. Les lettres appartenant à une même gamme sont regroupées ensemble. Et précédant chaque gamme, un petit paragraphe vous présentera les caractéristiques de la gamme en question. Ci après vous sont présentés les groupements correspondant aux gammes. Les fiches de prononciation viendront plus loin.

Les noms donnés à ces gammes sont imaginaires et poétiques. On peut bien sûre regrouper en gamme sur la base d’autres similitudes. On peut imaginer autant de gammes différentes qu’il y a de dimensions à la phonétique Arabe. Ces regroupement ( ces gammes sur l’échelle d’un aspect ), sont choisis ici pour faciliter votre apprentissage de la prononciation et de l’écoute ( parce qu’il faudra tout autant apprendre à les entendre qu’à les prononcer ).

Les Sorcières
Item
ا
و
ي
Les Soudaines
Item
ب
ت
ج
Les Prévenantes
Item
ز
س
ش
ف
ل
م
ن
Les Goûteuses
Item
د
ذ
ث
Les Expiatrices
Item
ه
ح
خ
Les Gargarisantes
Item
ك
غ
ر
ع
Les Compréhensives
Item
ق
ص
ض
ط
ظ

Les similitudes dans la forme écrite, ne signifient pas toujours des similitudes dans la prononciation : parfois oui, parfois non. Il n’y a pas de relation direct entre la forme d’une lettre, et le phonème qu’elle représente… du moins pas toujours.

Schéma des fiches de prononciation

Chaque phonème sera présenté par une fiche rien que pour lui. Dans ces fiches, les consonnes sont prononcées en portant une fatha, c’est-à-dire le son « a » bref. Explication : porter un phonème, pour une consonne, c’est simplement lui ajouter une voyelle. Car une consonne ne peut pas être prononcée seule pour elle-même ( contrairement aux voyelles ), elle doit toujours être accompagnée par une voyelle. Quand en français, vous voulez prononcer le son de la lettre « K », par exemple, vous le prononcez comme « KE » ou « KA », et donc vous ajouter le son « E » ou « A ». C’est cela que signifie faire porter une voyelle à une consonne. Et dans les fiches qui suivent, c’est en leur faisant porter le son « a » bref de l’Arabe ( la fatha ), que nous prononcerons les consonnes.

Les fiches de prononciation sont du format suivant.

  • « Lettre Arabe » ( et son nom en lettres Latines )
  • Catégorie phonétique
  • Description détaillée du phonème, et suggestions pour réussir sa prononciation.

Vous voyez qu’un des champs introduit une « catégorie phonétique ». Il est ici pour vous permettre de parler et de communiquer avec d’autres au sujet de la phonétique Arabe ( il est évident que pour parler d’une catégorie ou d’un type de phonème Arabe, vous n’allez pas le désigner à votre interlocuteur-rice en donnant explicitement toute ses caractéristiques, de la même manière que dans le langage courant, on ne parle pas en remplaçant les mots par leur définition ). Cet intitulé de catégorie n’a pas pour but d’être une indication à la prononciation, car il ne pourrait pas-y suffire. Il vous donne les mots pour en parler, et c’est là toute son importance.

Les Sorcières

Sorcière n’est pas péjoratif… non, non. C’est seulement que ces lettres peuvent tantôt consonne, tantôt voyelle.

  • ا alif  )
  • -
  • En tant que consonne, c’est une consonne muette ( au moins celle ci sera simple ). En tant que voyelle, il est comme le « A » français, mais plus profond et moins clair. Essayez de prononcer une « A » normalement, tout en le faisant résonner en même temps dans le haut de la gorge, modérément. Sa sonorité se situe entre le « A » et le « È » ( comme dans le mot « système » ou encore dans le mot « chair » ).
  • و waw  )
  • Semi-voyelle labiale
  • En tant que consonne, ce phonème n’a que de rares occurrences en français, mais presque tout le monde le connais. En français, il correspond à ce qui se prononce avant le « i » lorsque l’on dit « oui ». En Anglais, c’est le même son que le « W » de « Waterloo ». En tant que voyelles, il se prononce comme un « OU » prolongé.
  • ي ya  )
  • Semi-voyelle pré-palatale
  • En tant que consonne, le ya se prononce comme le « Y » du prénom « Yannick ». En tant que voyelle, c’est un « i » prolongé. Pour vous donnez une idée de la prononciation allongée, pensez au son « Î » dans le mot anglais sixteen par exemple, par opposition au son « i » comme dans le mot anglais bit comme dans just just a bit. Cette dernière prononciation n’est pas celle du ya, mais celle de la kasra, qui est une voyelle brève. Il est important de bien distinguer ces deux prononciations.

Les Soudaines

Les soudaines… se prononcent soudainement.

  • ب ba  )
  • Occlusive bilabiale sonore
  • Comme le « B » en français, exactement le même son.
  • ت ta  )
  • Occlusive dentale sourde
  • Comme le « T » en français, exactement le même son.
  • ج djim  )
  • Occlusive affriquée sonore
  • Comme le « J » du français, mais précédé d’un « D » lui aussi comme celui du français. Ce phonème est donc un phonème complexe, qui se prononce comme « DJ ». Il commence comme « D » et se fini comme « J ». Vous pouvez penser à la manière dont on prononce le prénom de notre « Johnny » national. Son prénom commence par un « J », mais on le prononce « Djony ». C’est exactement le même phonème que le « J » de l’anglais. Vous pouvez vous fiez à cette indication sans crainte, car même les français qui ne parlent pas l’anglais, prononce correctement le « Johnny » à l’anglaise. Dans certains cas rares, cette lettre se prononce pourtant comme « J » et non pas comme « DJ ». C’est le cas entre autre, avec le mot رجل, qui se prononce rajul et non pas « radjul ». Mais il faut reconnaître que si vous prononcez « radjul » au lieu de rajul, on vous comprendra quand-même.

Les Prévenantes

Les prévenantes sont ainsi nommées parce qu’elles s’introduisent doucement. Ce sont aussi les plus simples, car parmi les plus identiques à celle qui leur correspondent en français.

  • ز zay  )
  • Sifflante sonore
  • Comme le « Z » du français, exactement le même son. En prononçant cette lettre, vous prendrez soin de bien la distinguer du zal ذ ). Mais pour les francophones, c’est surtout le prononciation du zal qui demandera à être soignée pour ne pas être confondu avec zay. Pour cela, le zay devra être suffisamment sonore ( on pourrait presque dire sifflant ), tandis que le zal est plus doux.
  • س sin  )
  • Sifflante sourde
  • Comme le « S » du français, exactement le même son. Quand vous prononcez cette lettre, prenez soin de bien la distinguer de la lettre tha ث ). Mais plutôt le tha qui devra être prononcée avec soin, pour ne pas être confondu avec sin. Pour bien les distinguer, vous devrez surtout vous assurez que vous faites suffisamment siffler le sin ( la lettre actuelle ).
  • ش shin  )
  • Pré-palatale chuintante sourde
  • Comme le « SH » de l’anglais, ou le « CH » du français avec le mot « chat » ( mais pas comme avec le mot « chaos » ).
  • ف fa  )
  • Fricative labiodentale sourde
  • Comme le « F » du français, exactement le même son.
  • ل lam  )
  • Apico-dentale latérale
  • Comme le « L » du français, exactement le même son.
  • م mim  )
  • Labiale nasale ( seulement très légèrement nasale )
  • Comme le « M » du français, exactement le même son.
  • ن noun  )
  • Dentale nasale
  • Comme le « N » du français, exactement le même son.

Les Goûteuses

Les goûteuses se caractérisent par l’importance de la position de la langue. Elle sont au nombre de trois, et sont présenté dans l’ordre allant de celle pour laquelle la langue appuis le plus à celle pour laquelle la langue appui le moins. Il se trouve que cette ordre correspond également à l’ordre qui va de celle pour laquelle la pointe de la langue est la plus en arrière à celle pour laquelle elle est le plus en avant ( en d’autre mot, moins on doit appuyer le langue, et plus on doit l’avancer ).

  • د del  )
  • Dentale sonore
  • Comme le « D » du français, exactement le même son.
  • ذ zal  )
  • Fricative interdentale sonore
  • Positionnez la langue presque comme pour prononcer un « D », juste un peu plus bas, et sans appuyer autant. Essayez de faire comme si vous prononciez un « Z » en gardant la langue dans cette position. Ce phonème est le même que celui de l’anglais this ou the. Mais prenez cette indication avec prudence, sachant que les francophone parlant anglais prononcent souvent mal l’article en anglais. En prononçant cette lettre, vous prendrez soin de bien la distinguer du zay ز ). Pour cela, le zal devra être doux et surtout pas sifflante, tandis que l’autre, le zay est plus sonore ( presque sifflante ).
  • ث tha  )
  • Fricative interdentale sourde
  • Essayez de prononcer un « S », mais n’appuyez pas fort, et avancer la langue pour que la pointe de la langue arrive jusqu’au niveau du devant des dents du haut, même éventuellement un peu plus loin en avant encore. Ensuite, faites comme si vous alliez prononcez un « S » avec la langue dans cette position. Ce phonème est un peu entre le « S » et le « Z » du français. On pourrais dire qu’il se prononce comme le « TH » du mot anglais thin ou thank, mais ne vous fiez à cette indication que si vous êtes absolument certain(e)s de bien prononcer l’anglais ( beaucoup de français parlant même bien l’anglais, ont malgré tout une mauvaise prononciation de ce « TH » ). La sonorité est comme celle d’un « S », mais moins sifflant. Quand vous prononcez cette lettre, prenez soin de bien la distinguer de la lettre sin س ). Pour cela, vous devrez vous assurez de ne pas appuyez trop fort la langue sur les dents, pour ne surtout pas la faire siffler.

Les Expiatrices

Les expiatrices se prononce en expirant, d’une manière variable selon la lettre. Elles sont au nombre de trois, et sont présentées en allant de l’expiration la plus douce à l’expiration la plus forte.

  • ه ha  )
  • Glottale fricative
  • Ce son n’existe pas en français, mais presque tout le monde le connais. C’est le même son que le son du « H » dans les mots anglais home ou horse. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, c’est le même son que lorsque vous expirez pour exprimer une lassitude, pour faire comprendre, sans être impoli(e), que vous en avez « assez ». Quand vous prononcez cette lettre, vous devez prendre soin de bien la distinguer de la lettre hha ح ). Pour cela, vous devrez vous assurez de ne pas l’expirer trop fort.
  • ح hha  )
  • Fricative pharyngale sourde
  • Comme la lettre précédente, mais expiré avec plus de souffle. Essayez d’expirer en sentant le souffle caresser le haut de la gorge, là ou il y a une courbure, juste avant d’arriver au fond du palais. A cet endroit, vous devriez sentir le souffle. Contrairement à la lettre précédente qui est un souffle, celle-ci est un souffle sifflant. Pas véritablement sifflant… mais le souffle contre le haut de la gorge avant le fond du palais, peut-être comparé de loin à une souffle sifflant ( un sifflement sourd ). Quand vous prononcez cette lettre, vous devez prendre soin de bien la distinguer de la lettre ha ه ). Pour cela, vous devrez vous assurez de l’expirer suffisamment fort.
  • خ kha  )
  • Fricative vélaire sourde
  • Comme la lettre précédente, mais avec un raclement au même endroit que celui où vous sentiez le souffle siffler sourdement. Vous pouvez pensez à la vocalise « Rhôôô », que l’on fait à un petit enfant qui vient de faire une bêtise pas trop grave, mais que l’on taquine ( dans certaines régions de france seulement ). Vous pouvez également penser à la prononciation de notre célèbre et fameux Khaled. Car bien que peut de français sans origines Maghrébines parlent Arabe, presque tout le monde malgré tout sait prononcer son nom correctement. On pourrait également le comparer à un phonème allemand ou espagnol. Mais je ne vous donnerai pas d’indication sur ce point, pour éviter de vous induire en erreur ( le « CH » de « Bach » par exemple, est en effet très rarement bien prononcé ).

Les Gargarisantes

Les gargarisantes se prononcent en contractant le fond de la gorge, et en prononçant le phonème plus ou moins profondément. Les lettres vous sont présentées commençant par celle qui se prononce le plus en avant à celle qui se prononce le plus profond. Néanmoins, ces phonèmes se distinguent fortement entre eux par leurs autres caractéristique.

  • ك kaf  )
  • Post-palatale non-emphatique sourde
  • Comme le « K » du français, exactement le même son.
  • غ rayn  )
  • Fricative vélaire sonore
  • Comme le « R » du français, exactement le même son. Un « R » grésillé à la Parisienne. Il arrive que par assimilation, cette lettre ne se prononce presque pas, ou si brièvement qu’elle s’en trouve prononcée quasiment comme un « G », surtout quand elle est suivit d’un ر ra ), comme dans le mot Arabe مغرب, qui a donné le mot français Maghreb. Mais n’en confondez pas cette lettre avec le « G ». Cette confusion abusive est malheureusement fréquente, et elle est même malencontreusement encouragée par le fait que le rayn est souvent translittéré par « gh ». Ne vous trompez pas vous aussi. À décharge, il faut reconnaître qu’il y a peut-être tout de même une bonne excuse à cette confusion : jusque encore le première moitié du 20° siècle, l’usage en france était de rouler les « R », et le rayn ne ressemblait donc pas au « R » tel que nous le prononçons depuis la deuxième moitié du 20° siècle ( depuis 1950 environ ). Auparavant, le lettre la plus proche du rayn était donc peut-être effectivement le « G ». Mais de nos jours, c’est loin d’être le cas, et c’est le « R » qui lui correspond tout à fait exactement.
  • ر ra  )
  • Apicale vibrante
  • C’est un « R » roulé à l’espagnol. Il met en jeux autant le fond du palais ( car c’est une « R » ) que la langue. Le jeux de la langue est celui dont l’apprentissage demandera le plus de persévérance. Pour rouler le « R », imaginez tout d’abord le son que l’on fait pour une gargarisme ( si vous ne connaissez pas : avec de l’eau au fond de la bouche, la tête en arrière, en soufflant de l’air ). Ce son ressemble déjà beaucoup au « R » roulé, mais pas encore fidèlement. Il faudra l’accompagner d’une « vibration » de la langue. Bien sûre, la langue ne peut pas véritablement vibrer, mais osciller rapidement, un peu comme si vous prononciez « glaglagla » très rapidement. Pour vous exercer, vous commencez par prononcer le « R » en le gargarisant, tout en prononçant le mot « oroglio ». Ce mot ne signifie rien, même s’il est amusant, il vous servira à vous exercer. Le mouvement de la langue n’arrive en effet pas tout de suite, mais vers la deuxième moitié de la prononciation. Avec ce mot, vient d’abord le grésillement gargarisé du « R », puis le mouvement de la langue. Ce mouvement de la langue crée une seconde oscillation qui va entrer en interférence avec le son du « R » gargarisé. C’est cette interférence qui induit ce roulement particulier.
  • ع ’ayn  )
  • Fricative pharyngale sonore
  • Cette lettre a la réputation de demander de l’exercice avant de pratiquer une prononciation convenable… pourtant, il est possible de la prononcer assez naturellement : prononcez un « G », c’est à dire en contractant le haut de la gorge, mais en faisant résonner plus profond que quand on prononce un « R ». Tout comme le غ rayn ), il arrive que ce phonème se prononce si faiblement qu’il se prononce comme un simple coup de glotte, c’est-à-dire un point d’arrêt du son ( ce qui la rend alors dans ces là, très semblable à la hamza, qui vous sera présentée dans une autre page ).

Les Compréhensives

Les compréhensives : en fait, un jeux de mots avec l’anagramme « empathie ». Ce sont des phonèmes emphatiques. Les emphases sont des insistances produites par résonance à la fois en haut du fond de la gorge et sur le vélum du fond du palais. Il vous suffira de parvenir à créer cette résonance, pour d’un seul coup savoir prononcer toutes les lettres emphatisées. Alors pensez que même si les débuts sont difficiles, tout viendra d’un coup par la suite. Elles sont quatre. La première de ces lettres qui vous est présentée, est celle pour laquelle l’emphase est l’élément le plus caractéristique. Les autres ajoutent à l’emphase, une position de la langue, toujours la même, la variation étant ailleurs ( dans l’abord du son et la pression de la langue ). Les trois lettres qui viennent après la première, reprennent l’emphase de la première, et l’applique à des son déjà connu du français, mais en les modifiant sous l’effet de l’emphase.

  • ق qaf  )
  • Occlusive post-palatale sourde emphatique
  • Comme un « K » ou un « Q », en reculant le fond de la langue, abaissant le reste de la langue. Vous ne devez surtout pas contracter le haut de la gorge. Faites aussi comme si vous vouliez bomber le haut du fond du palais. Vous voyez donc que plusieurs « gestes » viennent s’ajouter, et que le phénomène de l’emphase est un phénomène qui peut sembler complexe. Pour le percevoir simplement, vous pouvez comprendre qu’il s’agit de former une caisse de résonance avec le palais, la langue et le fond de la bouche. La « configuration » ( pardonnez moi le terme formel ) vise à créer le plus d’espace, la plus large cavité possible au fond de la bouche. Le réflexe que vous devez avoir est un peu le même que celui que vous auriez, si vous aviez une grosse boule de mie-de-pain au fond de la bouche, et que vous essayiez de la ramener sur la moitié avant de la langue. Tout ce jeux est celui de l’emphase. Ici vous l’appliquer au son « Q », qui reste commode. Les lettres suivantes appliquent la même emphase, mais en l’accompagnant d’un autre son.
  • ص sad  )
  • Sifflante sourde emphatique
  • Comme un « S » avec résonance emphatique. La présence d’une emphase modifie toutes-fois la position de la langue qui n’est pas tout à fait la même que celle de la prononciation d’une « S » habituel. La langue étant courbée vers le bas, le pointe de la langue va remonter sur le derrière des dents.
  • ض dad  )
  • Occlusive dentale sonore emphatique
  • Comme un « D » avec résonance emphatique. La présence d’une emphase modifie toutes-fois la position de la langue qui n’est pas tout à fait la même que celle de la prononciation d’une « D » habituel. La langue étant courbée vers le bas, le pointe de la langue va remonter sur le derrière des dents.
  • ط ta  )
  • Occlusive dentale sourde emphatique
  • Comme un « T » avec résonance emphatique. La présence d’une emphase modifie toutes-fois la position de la langue qui n’est pas tout à fait la même que celle de la prononciation d’une « T » habituel. La langue étant courbée vers le bas, le pointe de la langue va remonter sur le derrière des dents.
  • ظ za  )
  • Fricative interdentale sonore emphatique
  • Comme un « Z » avec résonance emphatique. La présence d’une emphase modifie toutes-fois la position de la langue qui n’est pas tout à fait la même que celle de la prononciation d’une « Z » habituel. La langue étant courbée vers le bas, le pointe de la langue va remonter sur le derrière des dents. Cette lettre peut également être pensée comme un zal ذ ) emphatisé.