La déclinaison ou la marque du cas en grammaire Arabe

Utile à l’écriture, fondamentale pour la lecture

Présentation…

La suite logique de l’étude des cas, c’est celle des déclinaisons. Nous allons ici passer en revue des différentes terminaisons ( au sens français du terme ) ou déclinaisons ( au sens Arabe du terme ), avenante à chaque cas. Rappel : les cas correspondent à la fonction du nom ou de l’adjectif dans une phrase, et il peut bien entendu y en avoir plusieurs ( si nécessaire, référez vous aux deux pages précédant celle-ci ). La connaissance des déclinaisons est absolument fondamentale pour une bonne pratique de la lecture, car elle repose principalement sur les diacritiques, qui sont le plus souvent omises à l’écriture. Bien qu’il soit possible d’écriture assez approximativement l’Arabe sans connaître les déclinaisons, sa lecture le requière. N’hésitez donc pas à revenir souvent sur cette leçon, ainsi que sur la précédente ( dont la connaissance est requise pour comprendre la présente leçon ).

Qu’est-ce que la déclinaison au juste ?

En français, nous parlons de terminaisons, terme principalement employé en conjugaison, mais qui désigne en règle générale, une ou des lettres ajoutées à la fin d’un mot et remplissant un rôle grammatical bien identifié. La langue Arabe parle de déclinaison. Les cas, vu précédemment, sont des notions abstraites. Elles sont abstraite dans le sens ou elle ne ont plusieurs représentations concrètes possible, alors qu’elles n’ont chacune qu’une seule représentation conceptuelle.

Contrairement, ceci signifie que par exemple, le cas nominatif pourra s’écrire de plusieurs manière, même si le nominatif est en lui-même toujours la même chose.

Astuces pour les apprendre

Toujours dans l’idée qu’une langue est avant tout faites pour s’exprimer, et que c’est en s’exprimant que l’on progresse dans une langue, je vous suggère, si vous ne parvenez pas à apprendre toutes les marques en une seule fois, d’apprendre d’abord les marque les plus simples à écrire, qui sont également et par bonheur, les plus fréquentes ( la nature… de la langue Arabe… fait bien les choses ).

Pour comprendre ce conseil, repensez simplement à ce qui fût dit plus haut : un cas peut être représenter par différente marques, bien que les différentes marque d’un cas, représente toujours le même cas. Hé bien, justement, le plus important étant d’abord d’apprendre à bien identifier le cas, le plus important sera d’abord d’écrire la marque correspondante au bon cas : même si ce n’est pas la bonne marque, il importe d’abord que ce soit celle du bon cas.

N’hésitez pas à pratiquer, avec des Arabophones parlant et écrivant l’Arabe courant ou littéraire, et à vous faire corriger. Mais dans les cas, n’oubliez jamais que le plus important est de trouver la marque du bon cas, avant de trouver la bonne marque ; il serait de toute manière impossible de trouver la bonne marque, sans avoir au préalable le bon cas… raison de plus alors.

Les catégories de marques des cas

Bien que chaque cas aient plusieurs marque possible, il existe une similitude entre les marques associées aux trois cas : elles peuvent regrouper par certaines propriétés. Nous aurons au premier niveau :

  • Les marques qui s’écrivent avec une voyelles brèves sur la dernière lettre qui est une consonne, et si la dernière lettre est une semi-voyelle, elle est alors considéré comme une consonne ; car une semi-voyelle est tout autant une semi-consonne.
  • Les marques qui s’écrivent avec les deux lettres alif et ta ات ), et une voyelle brève. Ces marques s’emploient avec les termes au pluriel féminin régulier.
  • Les marques qui s’écrivent avec avec une ou plusieurs lettre à la fin, et qui ne sont pas des voyelles brèves. Ces marques s’écrivent donc avec une ou plusieurs consonnes ou voyelles longues. On emploie cette forme pour les termes aux plusieurs masculin régulier ou au duel.

Les marques s’écrivant avec une voyelles brèves, sont les marques les plus simples et les plus fréquentes, qu’il conviendra d’apprendre en priorité, pour plus de commodité.

La deuxième forme s’écrit avec exactement les mêmes voyelles brèves que la première forme. On ajoute les mêmes voyelles brèves, mais dans la deuxième forme, on ajoute simplement ات avant d’ajouter la voyelle brève ( cette forme ne pose aucun soucis et s’assimile aussi aisément que la première ).

Les marques les plus compliquées, qui s’écrivent avec plusieurs lettres, s’utilisent avec le pluriel masculin régulier ou le duel. De cette manière, l’Arabe s’astreint à une complexité modérée, et n’ajoute pas de la complexité à la complexité. En effet, les pluriels les plus compliqués sont les pluriels brisés, et les pluriels brisés emploient la forme la plus simple de la marque de la déclinaison. Quand il y a de la complexité d’un côté, il n’y en a pas de l’autre, et vice-versa. Subtil et heureux équilibre de la langue Arabe.

Comme la deuxième forme s’applique au pluriel féminin régulier, et la deuxième forme au duel et pluriel masculin régulier, vous déduirez naturellement que la première forme s’applique au singulier et au pluriel masculin irrégulier.

Remarque importante : ce document parle de première, deuxième et troisième forme, d’une manière informelle, car il n’existe pas de tradition particulière faisant que l’on parle de forme 1, 2 ou 3. Il en est parlé de cette manière ici par convenance, et ces regroupements sont seulement fait pour vous faciliter l’apprentissage des marques de déclinaison.

Détermination du nom et/ou de l’adjectif

La marque de la déclinaison en Arabe, s’adapte aussi à la détermination du terme ( la détermination est ce que l’on appel un substantif ). Par détermination, nous entendons le fait que le terme soit déterminé ou non. La détermination dépend de la présence de l’article ; nous en avons parlé précédent, dans le document venant à la suite de celui traitant de l’article. Si un mot est précédé de l’article, alors il est déterminé, sinon, il est indéterminé. Pour rappel, on dit qu’un terme est déterminé quand on sait précisément duquel on parle. Par exemple, قِط 9iT — chat ), signifie « un chat », c’est-à-dire un chat quelconque, et ce mot est donc dit « indéterminé ». Avec l’article maintenant, et toujours le même mot, القِط al9iT — le chat ), signifie « un chat ». Comme on sait de quel chat on parle, ce mot est dit « déterminé ».

On considérera de même comme déterminé, un mot utilisé comme nom propre ou un nom de lieu. Cela va de soit, car si je parle de latifah, je sais de qui je parle, et donc même sans article ( on n’utilise jamais un article avec un mot utilisé comme nom propre ), le nom est ici considéré comme déterminé.

Pour chaque forme de marque de déclinaison, vous aurez donc une marque pour les termes déterminés, et une autre pour les termes indéterminés.

Le cas ne désigne bien sure que la fonction d’un mot dans la phrase, mais la marque du cas, elle, ajoute encore une indication sur la détermination. En fait donc, la marque de déclinaison exprime deux chose, mais la plus complexe des deux étant le cas, c’est du cas que vous entendrez le plus parler. Ci ces explications vous semblent par trop confuse, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour demander un éclaircissement ou poser une question .

Les déclinaisons de la première forme

Les marques de la première forme, pour le singulier ou le pluriel masculin brisé ( pluriel irrégulier ).

Déclinaison de la première forme
Cas Déterminé Indéterminé
Nominatif ـُ damma  ) ـٌ dammatan  )
Accusatif ـَ fatha  ) ـاً fathatan  )
Génitif ـِ kasra  ) ـٍ kasratan  )

Vous voyez que la seule différence entre le déterminé et l’indéterminé, est que pour le déterminé, on écrit une voyelle brève simple, et pour l’indéterminé, une voyelle brève double ; revoyez la leçon sur les voyelles brèves ou diacritiques si nécessaire.

L’accusatif indéterminé comporte un alif dans ce tableau, juste avant la voyelle brève ( la voyelle brève est posée sur le alif ). Ce n’est pas une erreur, mais une petite bizarrerie… c’est ainsi, et c’est tout :-p . Pour vous en souvenir, pensez au mot شكراً shoukran — « remerciement », littéralement, ou « merci », en français ) que vous connaissez certainement.

Les déclinaisons de la deuxième forme

Les marques de la deuxième forme, pour le pluriel féminin régulier.

Déclinaison de la deuxième forme
Cas Déterminé Indéterminé
Nominatif ـاتُ damma  ) ـاتٌ dammatan  )
Accusatif ـاتَ fatha  ) ـاتً fathatan  )
Génitif ـاتِ kasra  ) ـاتٍ kasratan  )

C’est très ( trop simple, hihihi ), vous reprenez les mêmes diacritiques ( voyelles brèves ) que pour la première forme, mais en oubliant pas d’écrire ـات juste auparavant.

Pour vous en souvenir, penser à la ta-marbutah ة ), qui est le signe traditionnel du féminin. La ta-marbutah se prononce approximativement « a », ce que rappel le alif ا ), et la ta-marbutah se prononce comme un ta ت ), quand on y ajoute un voyelle brève, et s’écrit même comme un ta, quand on y ajoute une voyelle longue ou une consonne ( en guise d’indication, et de rappel donc ). Une autre manière d’y penser, est qu’à l’envers on écrirait تا, qui commence comme le mot ta-marbutah, qui rappel le féminin.

Les déclinaison de la troisième forme

Les marques de la troisième forme, pour le pluriel masculin régulier et le duel.

Le cas le plus complexe, et encore, au contraire des formes précédentes, il n’y a pas de différence ici, entre le déterminé et l’indéterminé. Pour vous en souvenir, vous pouvez penser que de toutes-manières, déterminé ou pas, ce qui est compliqué est compliqué ( hihihi ). Il y a au contraire pour la troisième forme, une différence entre le duel et le pluriel masculin régulier, et ce sont donc deux tables qui viennent.

Remarque pour mieux apprendre : le duel est assez peu utilisé, apprenez donc la table pour le pluriel masculin régulier en premier, qui est de manière évidente, très fréquent, lui ; d’autant plus fréquent qu’il est régulier.

La troisième forme pour le pluriel masculin régulier
Cas Marque
Nominatif ـُونَ
Accusatif ـِينَ
Génitif ـِينَ

Pour le pluriel masculin régulier, l’accusatif est le génitif s’écrivent de la même manière, qui se prononce îna.

La troisième forme pour le duel
Cas Marque
Nominatif انِ
Accusatif ـَيْنِ
Génitif ـَيْنِ

Pour le duel, l’accusatif est le génitif s’écrivent de la même manière, qui se prononce ayna, mais qui est à ne pas confondre avec le mot أين, qui signifie « où ? » à l’interrogatif ( les deux se prononcent identiquement ).

Remarque : l’accusatif et le génitif du pluriel masculin régulier et du duel se ressemble beaucoup. Seule la première voyelle brève change kasra pour le pluriel masculin régulier, et fatha pour le duel ).

La prononciation et la liaison

La dernière voyelle brève, pour toutes les formes, ne se prononce qu’à la liaison. La liaison en Arabe est différente de la liaison en français. En français, à la liaison, on prononce la dernière lettre du mot précédent d’une manière différente, et précisément, on prononce comme si les deux mots n’en formaient qu’un seule.

En Arabe, on ne change pas le prononciation, ou plutôt, soit on prononce soit on ne prononce pas la dernière voyelle ; en fait, le français fait un peu de même, car la lettre dont on modifie la prononciation normale, est muette quand il n’y a pas de liaison. Quand il y a liaison, on prononce la dernière voyelle, et quand il n’y a pas de liaison, on ne la prononce pas.

Comme en français, on devra écrire la dernière voyelle, qu’il y ait liaison ou pas ( même si on ne prononce pas toujours le « s » de « les » en français, on l’écrit cependant toujours ). Et si vous vous souvenez, les voyelles brèves, comme nous l’avons déjà vu, ne s’écrivent pas toujours en Arabe. Elles s’écrivent toujours avec les documents importants et ne devant pas souffrir la moindre ambigüité ( texte de lois, discours politique, acte de mariage, coran, etc ), et on ne les écrit généralement pas dans l’écriture quotidienne ; c’est vrai aussi avec les dialectes.

Une situation particulière vient quand on est face à un texte qui n’écrit pas les diacritiques ( voyelles brèves ). Car si on doit les prononcer, on doit les deviner ; en effet, si elles ne sont pas écrite, il n’y a pas d’autres choix. Et pour les deviner, il faut connaître les règles de déclinaison, et les appliquer sur les mots au fur-et-à-mesure de la lecture. Pour cette raison, la connaissance des déclinaisons en Arabe est absolument fondamentale pour une bonne pratique de la lecture.

Notez que même si les voyelles brèves peuvent ne pas êtres écrites, les autres lettres, consonnes et voyelles longues, de certaines marques, comme celle du pluriel masculin régulier par exemple, doivent évidement toujours êtres écrites ; l’omission à l’écriture se s’applique qu’aux voyelles brèves, et cette omission se fait pour la simple raison que cela permet d’écrire plus vite de les oublier.

Savoir où il y a liaison

En Arabe, il y a liaison quand le mot forme un tout sémantique indissociable, c’est-à-dire quand l’un des mots est intimement lié à l’autre. Il y a liaisons dans les deux situations suivantes :

  • Quand le mot est suivit d’un autre mot portant l’article
  • Quand le mot porte un pronom possessif