Résumé sur les présentations avec les dialectes et l’Arabe courant

Pour ne pas se perdre après l’éclaircie et comment aborder cette diversité

Présentation…

Ces présentations avec les diversités de formes de l’Arabe ont été un peu longues, et la fête a durée. Si vous vous-souvenez de la fin et pas début ou du début et pas de la fin, voici pour vous un petit résumé. C’est également à l’occasion de ce résumé que viennent des remarques finales importantes non abordées dans les pages précédentes, pour qu’elles ne soient manquées par personne, même par ceux ou celles qui ne lisent que les résumés sans lire ce qui les précède ( non, non, il n’y a rien de mal à cela… ).

Comment vivre ces différences de langages

Il faut accepter avec naturel que l’Arabe parlé couramment ne soit pas un Arabe unique, mais qu’il y ait plusieurs langues Arabes, et ne pas en ressentir de frustrations. En effet, de nombreux(ses) apprenant(e)s se sentent frustré(e)s de ne « jamais » entendre parler l’Arabe comme ils ou elles l’ont appris. Néanmoins, l’apprentissage de l’Arabe courant semble recommandé pour apprendre l’Arabe en général et ses dialectes ensuite. L’Arabe courant pourra être compris le plus souvent comme une langue pivot vis-à-vis des autres formes de l’Arabe ( sauf dans le cas des mots et expressions empruntées ).

Les dialectes ne sont pas un archaïsme

Nous savons déjà qu’une différence d’échelle rend caduque toute forme de comparaison entre les Arabes dialectaux et l’Arabe courant. Nous pouvons en plus faire quelques rappels au sujet des considérations sous-entendues concernant les dialectes en générale, de la part des natif(ve)s de pays Européens. Le phénomène des dialectes institutionnalisés, ne doit pas être perçu comme une vieillerie qui n’existerait guère plus que dans les pays Arabes. Rappelons que même de nos jours, les différentes régions de France incorporent une part de vocabulaire dialectal ( dialectal français ) non négligeable ( par exemple, la grippe, que se dit « la crève » ou « la mort » dans certaines région, ou encore manger = grailler pour d’autre ). On pourra contester qu’en France on se comprend toujours, malgré les dialectes. Mais nos voisins italiens, proches de nous, connaissent des dialectes, d’usage courant, si distincts, que les Italiens du sud ne comprennent pas le dialecte des Italiens du nord et réciproquement ( sauf pour qui a eu l’occasion de l’apprendre ). Ce phénomène n’est donc pas spécifique à l’Arabe. S’il est plus souligné avec l’Arabe qu’avec d’autres langues, c’est parce que le monde arabe est beaucoup plus vaste ( imaginez une civilisation qui couvrirait un territoire allant de la pointe de la Bretagne jusqu’au fond de la Russie ), et que donc les dialectes y sont plus nombreux et/ou plus diversifiés ; pour donner une image assez réaliste, ils sont aussi nombreux qu’en France, et aussi diversifié qu’en Italie.

En conclusions

En conclusions des pages précédentes…

  • On distingue d’abord principalement L’Arabe classique et l’Arabe moderne ou standard. Certain(e)s Arabophones conteste toutefois cette distinction, la trouvant artificielle, et préfèrent parler d’un fousha unique ( que l’on pourrait traduire par Arabe courant ), ce qui représente mieux la réalité de la langue Arabe officielle. Conjointement à l’Arabe courant et officiel, il existe plusieurs dialectes, qui sont les langues maternelles des Arabophones. Et comme dans toutes langues, il existe un Arabe familier : ’Ammiyyah.
  • Les dialectes ne se distinguent pas de manière tranchée, et bien que les dialectes éloignés soient assez différents, il existe des continuums passant de l’un à l’autre. Ainsi l’Arabe Marocain et Tunisien sont deux langues assez proches, tandis que le Marocain et l’Égyptien sont très différents. Alors que l’Arabe Égyptien et Libanais sont pour ainsi dire identiques.
  • On distingue deux grandes familles de dialectes : ceux de l’est et ceux de l’ouest ( le Machrek et le Maghreb ).
  • Pour identifier les différents membres des grandes familles de dialectes, nous pourrions désigner chacun des pays du Maghreb, parlant chacun un dialecte assez différents ; puis par ailleurs, le Tchadien, le Syrien, le Libanais, le Palestinien. Deux cas très particulier : le Maltais, qui s’écrit en alphabet Latin, et le Cairote, qui bien que parlé au Caire en Égypte, est différent de l’Égyptien… mais ne vous effrayer pas de tous ces détails, vous pourrez les oublier pour y revenir quand nécessaire ; avoir conscience de ces différences est déjà une bonne chose se suffisant à elle-même.
  • Il existe un lien entre les dialectes et l’Arabe courant. Même si l’on considère plus ou moins par convention que ce sont les dialectes qui ont emprunté à l’Arabe courant, il est tout aussi vrai que l’Arabe courant s’est créé à partir des dialectes à leurs anciennes dates. Les dialectes n’ont pas tous le même rapport à l’Arabe courant : le Marocain est le dialecte le plus différent de l’Arabe courant, tandis que l’Égyptien ou le Libanais en sont les plus proches ( si l’on omet les différences phonétiques ).
  • Les dialectes diffèrent de l’Arabe courant, en ce qu’ils présentent une grammaire souvent simplifiée, et parfois des troncatures lexicales, ainsi que des variations ou assimilations dans la prononciation. Ce sont les mots les plus fréquents et en nombre limités qui diffèrent le plus, tandis que le vocabulaire exceptionnel est le même en arabe dialectal et courant. Mêmes s’ils sont fréquemment associés à la seule langue parlée, les dialectes s’écrivent tout à fait naturellement.
  • Les dialectes doivent êtres connus ( ne serait-ce qu’un peu ), reconnus et respectés en tant qu’ils sont les langues maternelles des arabophones. Réduire la langue Arabe au seul Arabe officiel, serait comme renier l’identité et la culture des Arabes.
  • Malgré cela, il est probablement préférable d’aborder l’Arabe courant d’abord, et les Arabes dialectaux ensuite, car l’apprentissage des différents dialectes n’en sera que facilité. L’Arabe courant étant comme une langue pivot vis-à-vis des dialectes, si on excepte les expressions et mots étranger(ère)s à l’arabe emprunté(e)s par les dialectes, sa connaissance ouvrira la porte à la découverte ultérieure de tous les dialectes dans leur ensemble.