L’article en Arabe

La, le, les, un, une, a, an, the, etc.

Présentation…

La première chose que l’on retient d’une langue, ce sont ses mots, parce que ce sont des petites choses indépendantes et qui désignent facilement les choses les plus importantes au sujet desquelles on s’exprime. Et la chose qui vient après le mot, c’est l’article. C’est l’article qui rend le mot concret, qui le personnalise, qui permet par exemple de dire si on parle d’un arbre en particulier ou si on parle des arbres en générale, ou si encore on parle de « cet arbre » précisément. Le mot « arbre » seul, permet de s’exprimer implicitement si l’autre peut deviner ce à quoi on pense, mais l’article rend les choses plus claires.

Pour dire l’arbre ( « le arbre » )

Comme en français et en anglais, cette forme en Arabe permet de parler de l’arbre sans préciser lequel. Si on ne précise pas lequel, alors on parle de l’arbre en lui-même. Si on le désigne ( en l’identifiant comme en le montrant du doigt ), alors on parle d’un arbre en particulier. L’article qui correspond aux « la, le, les » du français ou au « the » de l’anglais (bien que l’anglais soit sur ce point, plus compliqué que le français, qui est déjà lui-même nettement plus compliqué que l’Arabe).

Vous pouvez dire par exemple « la vie est bizarre », pour parler de la vie en elle-même, sans parler d’une vie en particulier. Vous pouvez dire « le cahier est bleu », pour parler d’un cahier en particulier. Vous pouvez dire « l’arbre est vert » pour dire que les arbres en général sont verts, ou qu’un arbre en particulier est vert ( les deux sens sont possibles, selon le contexte et selon l’intention de la personne qui parle ou qui écrit ). Le mot ne signifie pas la même chose selon que l’on parle de sa représentation en général ou d’une représentation en particulier.

En Arabe, c’est ال qui joue le rôle d’exprimer cette différence de sens. Il s’écrit attaché au mot qui suit, comme par exemple الشجرة ( l’arbre ). Regardez la différence entre le mot « arbre » écrit tout seul, et « l’arbre » écrit avec ال attaché devant : شجرة ( shadjarah, arbre ) et الشجرة ( esh-shadjarah, l’arbre ). Vous voyez aussi que ال change de forme pour s’attacher au mot, puisque le ل ( la lettre lâm ) s’attache au mot, comme nous l’avons étudié dans le leçon sur l’alphabet et les bases de l’écriture.

Quand vous ajoutez ال devant un mot, vous devinez que cela se prononcera souvent « al » ou « el ». C’est pour cela qu’on écrit par exemple el-kitab en phonétique, pour dire le livre. Mais l’article ne se prononce pas toujours de cette manière ( qui est la plus simple ). La prononciation de l’article Arabe, dépend de la lettre qui le suit, c’est-à-dire de la première lettre du mot avant d’y avoir attaché l’article. On prononce « al » ou « el » ( c’est équivalent ) devant certaines lettres uniquement. Dans d’autres cas, on prononce « a » en répétant encore la lettre qui suit ( en fait, on la dédouble ) devant certaines autres lettres. C’est la première lettre du mot ( du mot seul ) qui déterminera comment on doit prononcer l’article. Nous allons voir quelques exemples concrets pour cela vous paraisse plus clair.

Prenons tout de suite le cas le plus simple, celui où l’article se prononce « al ». On prononce « al/el » quand la première lettre du mot est l’une de celles-ci : ء ب ج ح خ ع غ ف ق ك م ه و ي. Ce sont les lettres lunaires. On les appel ainsi, parce qu’elles fonctionnent dans ce cas comme la première lettre du mot قمر ( 9amar, lune ). Donc قمر se prononce 9amar et القمر se prononce al-9amar. On écrit souvent aussi el-9amar qui est plus proche de la prononciation réelle (quelque chose entre « el » et « al ». L’article se prononçant rapidement, il se prononce en effet un peu comme « el ». Et le « l » s’entend très brièvement. Bien que le Alif soit une voyelle longue, il se prononce également ici brièvement.

Après les lettres lunaires, voyons maintenant les autres lettres. On prononce « a » ou « e » en répétant la lettre suivante, si la première lettre du mot est l’une de celles-ci : ت ث د ذ ر ز س ش ص ض ط ظ ل ن. Ce sont les lettres solaires. On les appel ainsi parce qu’elles fonctionnent dans ce cas comme la première lettre du mot شمس ( shams, soleil ). Donc شمس se prononce shams et الشمس se prononce ash-shams. Remarquez bien qu’on dit « ash », puisque l’on dit « a » en répétant la lettre qui suit. On dit que le « sh » est doublé [ L’article, la lettre solaire et la Chedda (ّ) ].

Comprenez-vous bien la différence entre les deux prononciations de l’article ? C’est bien du même article dont-il s’agit, et il n’y en a qu’un seul en Arabe. Mais c’est seulement sa prononciation qui varie.

Note : il est important de s’exercer à doubler les lettres à la prononciation, parce que ce phénomène est très fréquent en Arabe.

Si le mot commençait par une autre lettre, on aurait bien sure doublé cette-autre lettre. Par exemple si on avait voulu dire الدّفتر ( ad-daftar, le cahier ) on aurait prononcé ad-daftar, parce que la première lettre du mot دفتر, « d », est une lettre solaire, et donc cette lettre sera doublée. Notez bien que même si on double le Shîn ou le Del la lettre Lâm s’écrit toujours, mais elle est muette à la prononciation. Vous comprenez ? Si les explications vous semblent trop compliquées ou pas assez claires, n’hésitez pas à le dire, à en faire part, via faire une remarque … votre message sera reçu par l’auteur, et il y sera répondu dans la mesure du possible. Si vous désirez une réponse personnalisée, pensez à donner votre adresse e-mail.

L’article, la lettre solaire et la Chedda (ّ)

Ce qui suit est un approfondissement. Vous pouvez, si vous le souhaitez, passez directement à la page suivante, et revenir ici plus tard en deuxième lecture.

Quand on double une lettre en Arabe, on y ajoute une Chedda. La Chedda est un petit signe qui s’ajoute au dessus d’une lettre pour dire qu’elle est en double. On l’emploie dans d’autres cas également, mais nous en parlons ici dû à son importance au regard de l’article Arabe. Ce petit signe a la forme d’un « w ». Dans les précédent paragraphes, pour être exacte, on aurait donc dut écrire الشّمس ( ash-shams, le soleil ) et الدّفتر ( ad-daftar, le cahier ).

L’usage de la Chedda pour l’article devant une lettre solaire, est une règle de la grammaire Arabe ( il y en a peu, et l’Arabe reste plus facile que le français ). Mais si cette règle vous ennuie pour le moment revenez-y plus tard. Le plus souvent, on voit écrire sans Chedda, bien qu’elle soit obligatoire pour une écriture littéraire digne ce nom. Si vous oubliez la Chedda, on vous comprendra quand même : ce n’est pas une des fautes les plus graves, mais c’est une petite faute quand même, et il est préférable de penser à l’écrire. Si à contrario vous ne la voyez pas écrite là où il vous semblerait qu’elle devrait l’être, n’oubliez pas que l’usage courant l’omet volontairement ( par soucis de simplification ).

En résumé

Pour parler d’une chose ( concrète ou abstraite ) en la désignant ( implicitement ou explicitement ), on lui ajoute ال au début, et on double la première lettre du mot si le mot commence par une lettre solaire. Si on double la première lettre du mot qui est après l’article, alors on lui ajoute une ّ ( Chedda ), et on ne prononce plus le Lâm de l’article, mais on prononce la première lettre du mot en double. En l’absence d’article, on exprime que l’on parle d’un représentant quelconque de la chose dont on parle.