Qui sont les dialectes de l’Arabe ?

Découvrir les liens dans la grande famille des dialectes Arabes

Présentation…

Les dialectes (  ​عمية​  ) sont souvent décrits par rapport à l’Arabe courant, et c’est généralement l’Arabe courant qui est employé pour en présenter les règles ( comme par dérivations ). Cependant la question des dialectes et l’une de celles qui taraudent le plus l’esprit quand on s’intéresse à la langue Arabe et cette question parfois est un défit pour les Arabophones eux-même et elles-mêmes. Pour satisfaire votre curiosité, les présentations avec les dialectes seront faites dès maintenant ici, et avant même les présentations avec les styles de l’Arabe courant ( qui viendront juste ensuite ).

Variations et souplesse des dialectes

Il existe plusieurs dialectes Arabe, en nombre mesuré, mais tout même non-négligeable. On pourrait simplifier leur répartition en leur assignant à chacun une zone géographique. Cela donnerait un début d’image de la réalité, mais une image peu trop simpliste tout de même. Dans les faits, il n’y a pas de frontières nettes entre les dialectes, mais un passage progressif entre eux. Les dialectes peuvent même varier légèrement d’une ville à l’autre ( les dialectes de Tanger et de Fès sont légèrement différents par exemple ). L’existence de cette variation progressive et simple à comprendre : elle correspond à une réalité humaine et sociale, elle correspond au contact, amitiés et affinité noués dans l’environnement plus ou moins immédiat de chacun(e). Chacun(e) s’imprègne de la réalité et de la langue apportée par l’autre, et il en né des fluctuations progressives à mesure que l’on se déplace d’un espace géographique à l’autre.

Les familles de dialectes

Malgré les fines variations des différents dialectes, qui ne permet pas de les catégoriser strictement, on peut honnêtement tout de même dessiner quelques grandes familles, correspondantes à de vastes étendues géographiques. On distingue surtout les dialectes de l’orient et de l’occident, c’est à dire du Machrek et du Maghreb ( l’ouest et l’est du monde arabe ). Le premier correspond à la région avoisinante de l’Égypte et du Liban, et le second correspond à la région du Maghreb, qui est pour simplifier, la lisière du nord de l’Afrique.

Bien qu’il existe un dialecte Marocain, un dialecte algérien et un dialecte tunisien, on parle indistinctement du dialecte Maghrébin ( même si on devrait plutôt parler de dialectes Maghrébins, au pluriel ), ce qui rappel encore une fois que le dialecte est une notion très souple et adaptative et qu’il ne s’agit donc pas d’une langue caractérisée au sens formel du terme. Notez que le terme dialecte Maghrebin peut signifier le dialecte Marocain ( le même mot est employé pour parler de deux choses différentes, et c’est le contexte qui les distingue ).

Importance de l’Arabe dialectale

Même en connaissant peu de la réalité des dialectes et de l’Arabe courant, on peut être tenté(e) de penser qu’il est préférable d’apprendre l’Arabe courant, en pensant qu’il est plus universel. C’est plus ou moins vrai, et cela appel quelques remarques pour avoir les idées claires. Même si on peut être compris de la plupart des Arabes en parlant l’Arabe courant, on en est pas pour autant assuré(e) de pouvoir les comprendre en retour. Car même si la plupart des Arabes comprennent l’Arabe courant, ils et elles ne le parlent pas spontanément, et quand ils et elles voudront le parler, il leur faudra faire quelques effort pour trouver leurs mots ( ce qui explique qu’il ne leur vient pas spontanément ). Disons qu’en situation, cela demandera des efforts de part-et-d’autre.

Les natif(ve)s de langue arabe sont aussi concerné(e)s par cette question. Il existe une autre raison qui rend importante la connaissance des dialectes, et qui là, concerne les Arabophones eux ou elles-mêmes : un(e) Marocain(e) dans le Golf peut avoir des difficultés à traduire le dialecte local s’il n’a pas été appris au préalable. Là encore, l’Arabe courant peut-être d’un bon secours… mais à la condition qu’il soit connu par toutes les personnes qui souhaiteront dialoguer entre-elles.

La troisième raison justifiant un minimum de connaissance des dialectes, et une raison de reconnaissance culturelle et de respect des personnes. Je tiens à le souligner, en en-exposant la raison : on présente souvent l’Arabe courant comme étant l’Arabe officiel et universel. Mais l’Arabe courant n’est pourtant la langue maternelle de personne, car il s’apprend avec l’instruction et l’éducation à l’école. Dans tout le monde Arabe, et même en dehors du monde Arabe ( en Europe par exemple ), les parents Arabophones parlent à leurs enfants dans leurs dialectes. Ceci est naturel, car le dialecte correspond à la langue d’une terre et d’une culture ( voir un peu plus loin ). Imposer l’Arabe courant comme langue Arabe unique, serait donc un manque de respect, exactement comme demander de renier une langue naturelle.

Le dialecte est une langue naturelle ( langue maternelle )

La langue naturelle the first tongue ) d’un(e) Arabophone est toujours un dialecte, et l’Arabe courant est un Arabe de communication. L’incompréhension fréquente de ce fait, provient d’une différence importante entre la notion de dialecte Arabe et la notion de dialecte français par exemple, tout autant que d’une différence importante entre la notion de langue officielle Arabe et la notion de langue française officielle par exemple.

Cette différence est une différence d’échelle. Pour bien comprendre, il faut se rappeler que la langue Arabe courante, qui est la langue Arabe officielle, est une langue couvrant des territoires immenses, bien plus vastes qu’un pays comme la France. Pour vous donner une idée, c’est exactement comme s’il existait une langue officielle Européenne ( qui n’existe d’ailleurs pas ). Et la même différence d’échelle existe avec les dialectes. Les dialectes français sont parlés par quelques milliers ou un à deux millions de personnes tout au plus. Les dialectes Arabes, eux, sont parlés par des pays entiers, par des millions de personnes ( même s’il existe des variations progressives, mélangeant un peu ces différents dialectes à leur frontière géographique floues ).

En résumé de cette mise au point, la notion de dialecte Arabe couvre une réalité sociale aussi vaste que la notion de langue officielle française, et la notion de langue officielle Arabe couvre une réalité sociale tellement vaste qu’on ne connaît rien de tel dans un pays comme la France ou autre ( remarque personnelle : peut-être que l’Europe y arrivera aussi un jour, seul l’avenir le dira ).

Je souhaite que vous compreniez dorénavant pourquoi la langue parlée de tous les jours dans les pays Arabes est un dialecte, et à quel point les dialectes sont les langues naturelles de ceux et celles qui les parlent.

Les dialectes les plus importants

Les différents dialectes méritent tous le même respect, mais dans la réalité, certains sont plus fréquents que d’autres, et doivent être souligné pour des raisons pratiques de communications. Voici les dialectes les plus importants et les plus courants.

  • Dialecte Égyptien et Libanais el-misryah ) : très répandu, thanks to sa production musicale et cinématographique. C’est le dialecte le plus proche de l’Arabe courant.
  • Dialecte Marocain el-darijah ou darijah el-magribyah ) : c’est le dialecte le plus influent dans le nord de l’Afrique, et il est aussi celui qui est le plus différent de l’Arabe courant. C’est le dialecte de l’ouest du monde Arabe.
  • Dialecte d’Arabie-Saoudite lahja el-khalijiya ) : c’est le dialecte de l’est du monde Arabe.

Les dialectes et l’écrit

On associe facilement les dialectes à la seule langue parlée, et il est parfois même prétendu que les dialectes ne s’écrivent normalement pas. Même si les dialectes ne sont pas autant formalisés que l’Arabe courant, ils peuvent tout de même s’écrire, ne serait-ce que sur la base de leur phonétique. L’écriture des dialectes et même tout à fait courante dans la poésie, dans la chanson, et même dans le roman ( mais surtout dans la poésie et la chanson ). On comprend bien qu’une chanson en dialecte Égyptien ne se transmet pas qu’oralement, et qu’elle est écrite de la même façon que toutes les autres chansons.

L’écriture du Maltais

Pour faire suite à la relation entre les dialectes et l’écriture, nous noterons la particularité du Maltais, qui est un dialecte de l’Arabe, officiellement reconnu par l’administration Maltaise, et qui s’écrit… en caractères Latins ! Ceci représente un cas unique et remarquable.