Les échelles de la musique Arabe

Présentation…

Dans le sens commun, l’instruction musicale s’accompagne toujours de l’apprentissage du solfège et des gammes. Leur caractère incontournable, toujours dans ce sens commun, les prête à se voir attribuer un autre caractère : l’universel. Mais apprendre les gammes, ce n’est pas apprendre un quelconque fondamental de la musique. Ces gammes et ces échelles sont avant tout culturelles, bien qu’elles aient des fondement acoustique et empirique formalisable. Ce document vous présente une gamme aux subdivisions plus fines que notre échelle diatonique : l’échelle Arabe.

Échelles Orientales et échelle occidentale

Les échelles utilisées pour les gammes Orientales sont différentes de l’échelle Occidentale ( au singulier ). Les échelles Orientales comptent 24 degrés non réguliers, alors que l’Occidentale en compte 12, réguliers. Parmi les intervalles non réguliers des échelles Orientales, on a la Lima, qui vaut 1/3 de ton chromatique, et la Comma, qui vaut 1/9 de ton.

Après ce paragraphe, nous ne parlerons plus des échelles irrégulières, tout en continuant à y faire référence tout de même ( car il ne faut pas oublier leurs existences ). Ceux/celles d’entre vous qui pratique le chant savent que les notes chantées ne sont pas exactement les mêmes que celles jouées par un instrument accordé sur la gamme tempérée. En effet, la voix n’a pas de limite dans les variations possibles, et l’être humain, lorsqu’il chante, aura naturellement tendance à chanter en s’accordant sur des échelles naturelles. Ainsi, une gamme chantée en montant ne sera pas tout à fait la même qu’une gamme chantée en montant. Comme certaines échelles Arabes sont plus proche des échelles naturelles, les notes ne sont pas les mêmes dans une gamme montante et une gamme descendante.

Pour rappel, chacun des degrés de l’échelle chromatique Occidentale correspond à un rapport de fréquence fixe et constant égale à la douzième racine de deux. De cette manière, douze degrés de l’échelle chromatique Occidentale correspondent à un rapport de fréquence de deux, c’est à dire, correspondent à une octave. L’échelle orientale peut être rendue régulière, en employant le même principe que pour l’échelle chromatique Occidentale. Dans ce cas, on aura 24 degrés, chacun correspondant bien sûre à un rapport de fréquence égale à la vingt-quatrième racine de deux. Il faudra 24 degrés pour faire une octave.

Propriétés des gammes et des échelles

En tous les cas, comportant plus de degrés, et ces degrés pouvant êtres irréguliers, les échelles et les gammes Orientales sont plus complexes que l’échelle ( au singulier ) et les gammes Occidentales. L’orientation des échelles et gammes Orientales n’est pas la même que pour les Occidentales. L’échelle Occidentale, sur laquelle sont basées les deux principales gammes tempérées ( gamme majeure et gamme mineure ), a été conçue pour permettre et surtout faciliter la polyphonie et la transposition à des degrés autres que l’octave ( polyphonie autre que sur des rapports simples, et transposition autre qu’à l’octave ).

L’échelle Occidentale étant une simplification de l’échelle naturelle ( celle générée par les harmoniques successives d’un son, telles que formalisées par l’acoustique ), son usage a des conséquences sur la couleur et l’âme des musiques composées sur elle. Disons que l’avantage de la polyphonie, y existe au dépend du naturel de la sonorité. Mais comme la polyphonie a des conséquences plaisantes sur la composition, elle reste intéressante.

Avec les échelles Orientales, le phénomène est tout à fait inverse. La sonorité est plus proche de l’échelle naturelle, et elle peut même y correspondre exactement. C’est de là que vient la magie enivrante de la musique Arabe et Orientale. Mais ceci est au dépend de la polyphonie. La musique Orientale ne permet pas de jouer des notes simultanées, si ces notes ne sont pas reliées entre elles par des rapports harmoniques simples ( les rapports harmoniques de l’acoustique ).

Les noms des notes

Dans les gammes ( majeur, mineure, et quelques autres raretés ) de l’échelle tempérée, les notes gardent toujours le même nom. Les personnalités des gammes de l’échelle musicale Arabe sont si bien marquées que les notes y dépendent de la gamme. Un peu comme si les notes changeaient de nom selon que l’on joue une gamme majeure ou mineure. Mais on pourra bien sûre leur attribuer des noms identiques si on préfère, en se référant à une gamme diatonique. Il est donc tout à fait possible de parler de Do, Ré, Mi, etc., avec la musique Arabe. Les noms des notes ne changent bien sûre rien à leur réalité, et on aura des correspondances entre certaines notes Arabes et certaines notes des gammes tempérées Occidentale.

Les noms des notes à la manière Arabe sont donnés plus loin dans ce document, dans les paragraphes consacrés spécifiquement aux gammes.