Le Darwinisme et son refus — Partie 2 — Les traces de l’évolution

L’origine de la vie, le Darwinisme, le Dieu, et l’Islam, ne sont pas incompatibles

Présentation…

Dans cette seconde partie, nous allons découvrir un résumé tout à la fois du principe de l’évolution Darwinienne, par analogie avec un parcours dans un labyrinthe, et de la manière dont cette évolution laisse des traces même après que des stades importants de l’évolution se soient déjà opéré… une mémoire de l’évolution, une trace qui en est un signe. Le texte ne concernera que principalement la question de cette trace visible de l’évolution, par soucis d’offrir un document original, les mécanismes du Darwinisme étant largement détaillés par ailleurs sur le web. Nous finirons par un aperçus des raisons profondes les plus apparentes, qui amènent certaines personnes à un refus par principe, soit de l’idée de l’évolution et de l’invention d’êtres complexes à partir d’êtres plus simples, soit du Darwinisme en lui-même.

Les traces de l’évolution

L’évolution du vivant donne des signes d’elle-même, autant de fois que de mammifères humains ou non, de reptiles volants ou non, sont nés et naîtrons sur cette terre. L’évolution du fœtus des mammifères aussi bien que l’évolution du bébé ovipare dans son œuf, reproduit le phénomène de certaines étapes de l’évolution : le fœtus humain, quand il est tout jeune, a un embryon de queue qui disparaît pour laisser place à la pointe de la colonne vertébrale, son cerveau se développe toujours en sur-couche du cerveau reptilien qui apparaît toujours en premier, les mains commencent toujours à se développer palmées avant que les doigts ne deviennent indépendant, et les poumons naissent chez le fœtus à partir de sorte de branchies qui finiront par être intériorisés dans le corps ( parmi quelques exemples ).

Cette évolution du fœtus humain par ces différents stades, ne doit pas être comparée à une évolution en accéléré, et là n’est pas l’intention de l’exposé qui en est fait ici. L’intérêt en est plutôt que ces étapes sont une mémoire et une trace visible de la réalité de l’évolution. L’être humain est le résultat d’une évolution de plusieurs millions d’années, en parallèle de celle d’autres espèces animales, dont l’évolution fût tout autant fantastique. Les ancêtres de l’être humain avaient une forme différente de celle de l’être humain actuel. Il a évolué depuis, mais le fœtus commence toujours son développement par les mêmes étapes que celles qu’il avait en ces temps reculés ( nous l’expliquerons plus loin ). Par la suite de sa vie il se transforme pour prendre la forme humaine que nous-nous connaissons. En effet : point n’était besoin à l’être humain pour évoluer que de changer de fœtus, car ce qui importe, c’est la forme définitive du fœtus et celle du bébé à naître. Et comme de plus la persistance au début de la vie du fœtus, de ses anciennes formes, n’a pas empêché l’être humain d’évoluer ( encore une fois, c’est sa forme définitive qui compte ), alors ces étapes de développement du fœtus sont restées, car n’ayant pas de raisons de disparaître, et c’est à partir de ces anciennes étapes que se forme encore de nos jours, le fœtus de l’être humain. Il n’est donc pas surprenant que les fœtus de la plupart des mammifères soient si semblables au début de leur existence.

Citation de : Exemple d’une objection typique sur un forum

« J’apprécie votre “ illustration ” qui peut être convaincante pour certains, mais avec tous le respect que je vous doit je n’y adhère pas. Non pas que vous êtes (probablement) athée ou déiste et que du coup je “ m’oppose ” à vous sans réfléchir, c’est juste que pour moi ce labyrinthe n’existe pas dans le corps humain pour les cellules ! Elles ont reçus le plan de leur travaille comme des ouvriers qui bien qu’il ne connaissent pas l’entreprise savent ou aller et quoi créé! Ces mêmes ouvriers (cellules) formés par un professeur (Dieu) pour remplir leur tâches. Après tout est une question de ce qui nous parait probable bien entendu.  »

C’est bien cela, il existe une mémoire, la mémoire de l’évolution. Mais rien n’indique que cela exclus le dieu. Et pour qu’elle raison cette voie ne pourrait-elle pas avoir été ? Comment pourrait-on juger qu’un choix du dieu ne nous plaît pas, et comment pourrait-on dire « non, je refuse, ça ne ressemble pas à l’image que je m’en fait où à l’histoire que l’on m’en a raconté ». Le dieu aurait-il quelques similarités avec l’être humain faisant que l’on pourrait juger de ses choix selon des critères issues d’inquiétudes typiquement humaines ?…. Il n’est pas possible de juger ce type d’actes, comme tout croyant en conviendra ( voyant le dieu en lui même ), ou prétendre pouvoir dire que certains actes sont ceux du dieu et d’autres non. Cela n’aurait pas de sens, le dieu n’étant pas humain. Et peut-être faut-il encore oser dire également que cela serait même une hérésie au sens des « croyances » monothéistes de ce monde : la création ne peut pas être jugée. Quelque que soit ce que nous pourrons découvrir à son sujet, nous ne pouvons pas imposer au dieu d’avoir dût opéré comme ceci ou cela,… bien au contraire, c’est à nous d’accepter ce qui fût, et nous n’avons aucun pouvoir ni aucun droit d’imposer quoique ce soit au dieu.

Une image du phénomène de l’évolution et surtout des traces visibles qu’elle nous a laissé, pourrait être formulée ainsi : dans un labyrinthe, nous chercherions à atteindre un endroit, comme la sortie, à partir de l’entrée de ce labyrinthe. Dans les premiers temps de notre exploration, nous avancerions par essais, éliminant les chemins menant à des impasses, et nous ne conserverions que les chemins nous menant assez loin et surtout ceux nous menant en des points à partir desquels nous aurions toujours la possibilité d’aller plus loin. La principale règle serait d’éviter de se trouver bloqué(e)s et de ne plus pouvoir avancer. Puis, un jour, nous trouverions la sortie, et si nous repartions de l’entrée, nous prendrions un chemin gardant les traces des essais et erreurs du passé : nous avancerions comme lorsque nous avancions quand nous ne connaissions pas notre chemin, mais en ayant cette fois la connaissance de la succession des bouts de parcours menant à la sortie ( que nous aurions appris de nos précédents essais et erreurs ), et donc nous arriverions cette fois au bout, ré-appliquant successivement la série des petits bouts de chemins qui nous aurions interprété comme un succès. L’intérêt de cette image, est de démontrer comment dans cette démarche assez simple et naturelle, le chemin final menant de l’entrée du labyrinthe à sa sortie, conserverait dans sa forme, des traces persistantes des anciennes tentatives, et de plus seulement celles des tentatives fructueuses. Bien qu’il mènerait pourtant bien à la sorti, ce chemin conserverait donc des traces de nos errances de l’époque ou nous n’aurions pas encore connu ce chemin ( un chemin peut-être parmi d’autres possibles d’ailleurs ).

Point besoin d’intentions conscientes ici, puisque le parcours du labyrinthe peut être aveugle et mécanique ( tout ce qui n’aurait pas pris un bon chemin aurait disparu, et ne subsisterait que ce qui aurait pris un bon ). Le résultat de ce parcours est a rapprocher de la notion de conséquence : un événement n’a pas besoin d’intention consciente pour avoir des conséquences. Rien de l’Islam ne s’y oppose, et il met même souvent l’accent sur la notion de conséquence inéluctable, sans même besoin qu’une intention ne produise la conséquence. Ce qui entre parenthèse, appliqué à l’être humain donne la notion de responsabilité de ses actes à soi ( individuellement et collectivement ), et la notion de responsabilité est fondamentale en Islam, et donc par là, la notion de conséquence.

Citation de : Exemple de réponse sur un forum

« Je ne comprend pas, à moins que les cellules qui composent ma peau ou celles de ma femme qui a était construite dans le ventre de nos mères se “ souviennent ” de cela et le transmettent aux cellules futures ?  »

Oui, ces cellules se souviennent, et cette mémoire leur est transmise par leur père et leur mère, qui la tiennent de leurs ancêtres. Cette mémoire est transmise d’une manière particulière. Elle n’est pas transmise de la même manière que l’on transmettrait un texte, un plan ou un mode d’emploi en clair. Elle est plutôt transmise sous forme « d’actes » et d’étapes de construction ( au sens imagé ), qui chacune prises en elles-mêmes n’ont aucune signification, mais dont la somme prend une signification ou plutôt prend forme. Il n’est donc pas possible de lire cette mémoire ( qui est ce que l’on appel la mémoire génétique ) sans appliquer une par une les étapes de construction qu’elle commande. Ceci est d’une manière plus ou moins lointaine, comparable au fait de dessiner en reliant des points numérotés entre eux, en suivant une liste de numéros indiquant les points à relier. A la vue d’une telle liste de numéros ( tout le monde a connu ce jeux étant enfant ), il est généralement impossible de deviner le dessin que cette liste produira. Et pour connaître ce dessin, il nous faut donc obligatoirement le dessiner en liant les points que la liste indique de lier entre eux : nous ne pouvons pas voir le dessin sans l’appliquer ( le faire vivre ). Note : c’est est une image du principe, et ce n’est pas à prendre au pied de la lettre.

C’est toute la différence entre l’ancienne théorie naïve de « l’homoncule », qui supposait que le spermatozoïde contenait un être humain en miniature. Depuis, nous avons découvert que par exemple la graine d’un arbre ne contient rien qui ressemblerait à un arbre miniature microscopique, mais plutôt quelque chose qui va maturera pour former un arbre et qui au départ ne ressemble pas à un arbre, mais en a seulement quelques traits caractéristiques. Cette maturation se fait sous l’influence de l’extérieur, c’est-à-dire sous l’influence de l’environnement.

L’organisme évolue vers une forme qui lui est destiné, cependant que ce « programme » ne suffit pas tout seul a l’y amené, car l’environnement joue un rôle important. Si l’environnement ne joue pas le rôle dont la graine a besoin, alors l’arbre se formera, mais il se formera mal. Donc pour avoir un arbre, c’est « la sorte de programme dans la graine de l’arbre + les effets de l’environnement ». La graine n’est pas seule à construire l’arbre. Dans un sens, les organisme vivant, au niveau physique et biologique, évoluent un peu comme les idées, les pensées, ou la culture, et l’environnement a une influence importante sur ce développement ( comme le savent si bien les parties politiques, qui manipulent l’environnement de certaines catégories sociales afin de s’assurer de leur destruction ). Ces variations de maturations éventuellement produites par l’environnement, ne se transmettent pas comme on le pensait avant avec la théorie du Lamarckisme ( contrairement à ce que prétendent les politiques et les catégories bien pensantes au sujet des classes sociales pauvres ). Le fait que la transmissions d’attributs acquis pendant la vie de l’individu n’existe pas, est une conséquence du fonctionnement du génome, mais qui ne sera pas démontrée ici, par soucis de légèreté de ce document. Néanmoins, certaines choses chez l’être humain se transmettent par la culture, qui alors joue le rôle de la transmission Lamarckiste, mais ne sont pas innées et sont sujettes à de fortes variations individuelles, par le hasard ou la liberté de choix, ( lorsque celle-ci n’est pas volontairement interdite par des interventions humaines sur l’environnement ). Notez tout de même pour finir, que cette liberté de choix n’est pas clairement définie encore même de nos jours ( un branche particulière de la psychologie s’intéresse à cette question ) et que la culture n’existe pas chez tous les animaux et qu’elle ne concerne pas le Darwinisme biologique ( nous en parlons dans cette page afin de bien distinguer ces deux formes d’évolutions totalement différentes l’un de l’autre ).

Note: toujours au sujet de la transmission des caractères et du développement qu’elle dirige, il serait possible de faire un parallèle avec les concepts de compressions de l’information où l’on a une information compressée + un algorithme de décompression : l’information compressée étant la graine, et l’algorithme de décompression étant l’environnement. Mais je laisse ce début d’image à ceux et celles qui pourront le mener d’eux-mêmes ou d’elles-mêmes ( non-exposé ici, pour ne pas trop alourdir ce texte ).

Et le dieu ?

Et le dieu dans tout ce vaste monde ?…. Eh bien, c’est le grand mystère de la vie : le dieu est un mystère à aimer ( comme la vie ).

Les raisons du refus

Pourquoi ce refus du principe de l’évolution et de la transmission de sa mémoire à travers les générations ?

Une expérience personnelle des interminables conversations sur certains forums ( conversation interminables tant certaines personnes montre un blocage de principe absolue à ce sujet ), laisse deviner quelques arrières pensées principales et quasi universelles de la part des détracteurs(rices).

La première, pourrait être nommé « anthropo-centro-narcissisme ». On découvre au fil des quelques milliers de messages ( les fil sur la question s’éternisent toujours ), que la question suivante revient systématiquement : « mais comment le chat ou la langouste peuvent-ils évoluer en être humain ? ». Cette question semble supposer chez la personne qui la pose, la conviction que la finalité de l’évolution, c’est l’être humain. Comme si l’être humain était le summum de l’évolution et le but ultime de la nature, de créer l’être humain. Les autres formes de vie seraient donc des ébauches manquées… des « erreurs de la nature » ( un comble ). L’évolution Darwinienne prouve que la nature, au contraire, crée des formes de vie tendant à êtres de plus en plus différentes les unes des autres ( il y a accroissement de la diversité ), et qui s’éloignent de plus en plus du but ultime supposé de la nature que serait censé être l’être humain. La simple compréhension des conséquences de l’activité humaine sur l’environnement suffira à démontrer que l’être humain n’est pas le but ultime de la nature et que cette idée doit être abandonnée. L’être humain n’est le but ultime que de lui/elle-même, mais pas celui de la nature. En oubliant cette idée que l’évolution mène obligatoirement à l’être humain, le Darwinisme paraît beaucoup plus clair. Il faut aussi oublier le sens commun du mot « évolution » qui renferme une connotation positive qui n’a pas de sens dans le cadre des créations de la nature, car celle-ci ne connait pas le jugement de valeur. Un seconde étape pour mieux comprendre serait donc de parfois remplacer également le mot « évolution » par le mot « changement ».

La deuxième cause de refus est une confusion entre évolution d’une espèce et évolution d’un individu. Dans le Darwinisme, il s’agit de l’évolution d’espèces et non pas d’individus en particulier. Il est inutile d’essayer de comprendre comment un poisson peut se transformer en un animal terrestre, car ce n’est pas un poisson à lui tout seul qui évolue, mais l’espèce à laquelle il appartient. Pour comprendre le Darwinisme, il faut penser qu’il parle d’évolution collective et non pas individualiste. Dans la nature, l’individualisme n’est toujours qu’illusoire ( tout comme toujours chez l’être humain, malgré son refus de le croire ).

Une troisième cause celle de l’angoisse devant l’abîme des dimensions en jeux : des millions d’années, des milliard d’individus qui se suivent dans une espèces, des millions de combinaisons, d’échecs, de succès ou de demi-succès. Il est difficile de donner une suggestion simple dans ce cas, si ce n’est peut-être celle de fermer les yeux, et de s’oublier quelques instants, pour mieux oublier que dans ce monde il n’existe pas que la dimension humaine.

Le quatrième argument qui est celui du contre religieux ne vient que très rarement, car il ne se justifie en effet même pas aisément par les écrits religieux eux-mêmes ( aucun écrit religieux n’explique la diversité du vivant ni ne donne de consignes de croyance à ce sujet… savoir si telle ou telle religions nous dit que dans le paradis on trouve également des animaux, serait probablement une indication utile sur l’intérêt qu’elle leur porte d’ailleurs ). Il semble que cet argument ne serve que de façade impressionnante ( face à laquelle on n’ose répondre ) ou de refuge, et qu’il n’alimente pas en lui-même le refus du concept d’évolution. La question à se poser : la genèse présentée par les religions peut-elle être utilisée pour expliquer des mutations telles que celles que l’on observe, qui par exemple rendent résistant(e) à certaines maladies ? Et si elle n’explique pas ces mutations, peut-elle être utilisée pour confirmer ou infirmer le Darwinisme ? Jusqu’à plus d’information, il semble que l’argument religieux ne soit pas le véritable argument, et que la question est plus culturelle que religieuse.

En cinquième, parfois vient l’argument du Darwinisme comme cause du racisme. Cet argument, bien qu’il soit compréhensible et humain, est finalement rarement invoqué ( encore plus rarement que le précédent ). Les personnes mal informées, pour qui la crainte d’alimenter le racisme est effectivement la véritable motivation de refus du Darwinisme, pourront aisément êtres rassurées en leur expliquant que le Darwinisme ne parle pas de compétition ni de lutte au sens humain du terme ( un sens laid ), mais d’adaptation à l’environnement ou encore, d’adéquation avec l’environnement… au centre du Darwinisme, il y a donc l’harmonie, et les conséquences de le présence ou de l’absence de cette harmonie… un argument auquel les personnes attachées à la question des conditions de vie dignes et humaines ne devraient pas manquer d’êtres sensibles. L’attitude à adopter face au Darwinisme : la nature ne pense pas comme un être humain et il faut donc oublier le sens typiquement humain de certains mots : penser en des termes d’effets et de causes seulement. Comme toujours, l’être humain ne fait que récupérer des éléments de son environnement, et certain(e)s ont fait de même avec le Darwinisme en le récupérant et en le modifiant à leur propre compte.

Last but not least, et concernant surtout les enfants cette-fois : un enfant à qui on apprend à l’école le principe du Darwinisme, ou encore que nous ne sommes pas né(e)s d’Adam et Ève, peut objecter une refus formel et catégorique, par crainte de perdre l’amour de ses parents s’il ou elle n’adhérait pas une idée chère à ses parents. Aucune indication ne peut être donné dans ce cas précis, et il faut seulement attendre que l’enfant grandisse suffisamment pour pouvoir penser de lui-même ou elle-même sans soucis de plaire ou déplaire à ses parents ( ce qui n’arrive parfois jamais chez certaines personnes ).