Les deux styles de l’Arabe courant

Là où il n’y a pas deux langues mais plutôt deux styles

Présentation…

Parlons de l’Arabe courant (  ​فصحى​  ). Sommes-nous ici à l’embranchement de deux chemins qui se séparent ? Ou sur les deux bords d’un même chemin ? En tous cas, il est certains que deux mondes différents, poseront sur une même langue, des yeux différents. En introduction de cette section nous vous présentions deux points de vue sur l’Arabe courant. Nous avions admis l’hypothèse Arabophone qu’il n’y a pas deux langues Arabes communes, mais une unique langue Arabe commune avec deux styles. Ce sont ces deux styles qui vont vous êtres présentés maintenant.

Importances de l’Arabe courant ( malgré les dialectes )

L’Arabe courant et l’Arabe du Coran étant quasiment identiques, malgré les dialectes, l’Arabe courant restera toujours compris. Et bien que l’Arabe courant nécessite de l’instruction ( il s’acquière avec l’instruction, l’école, la lecture ), il n’est pas si rare qu’il soit compris par des enfants de 5 ans, dut à l’exposition des enfants aux émissions de télévision en Arabe courant, tel que les dessins animé ou les émissions dédiées au plus petit(e)s. ( la plupart des émissions de télévision restent toutefois en arabe égyptien, el- misryah ). L’Arabe courant reste la clé de voûte de la communication à travers tout le monde Arabe, et il est le symbole également de l’union du monde Arabe. Remarque personnelle : malgré les difficultés pour le maintien de cette union, pour des raison politique venant souvent de l’extérieur, la langue Arabe reste toujours un symbole important d’unité du monde Arabe.

Le style classique de l’Arabe courant

L’Arabe de style classique est réputé inégalable pour l’éloquence, la clarté et la précision de l’expression ( c’est le style classique qui est justement à l’origine du nom de فصحى — el-fus7a, signifiant littéralement « la plus éloquente » pour désigné la langue Arabe courante ). Cette affirmation suffirait à justifier son usage comme langue formelle et officielle, et il n’y a donc aucune raison d’y voir un rejet des dialectes et de leurs spécificités locales ; leurs rôles, humainement parlant, ne sont pas les mêmes. Mais il est tout aussi vrai qu’il est parfois perçu comme pompeux ou snob par certaines personnes ( parfois pour la seule raison qu’il se distingue des dialectes locaux ). C’est avant tout une question de culture. Il ne fait tout de même aucun doute, même aux partisan(ne)s des dialectes, que lorsqu’il s’agit de s’adresser à tous les Arabes dans leurs ensembles ( en politique, ou lors de grands événements culturelles par exemple ), alors c’est l’Arabe courant de style classique qui s’impose le plus souvent. Mais modérations pour certain(e)s, car comme il peut être difficile à comprendre, certain(e)s préfèrent s’exprimer dans un mixe de style moderne et classique, afin de mieux être compris(e)s par leurs auditoires.

Le style moderne de l’Arabe courant

Le style moderne résulte d’une modernisation du style classique qui a eu lieu à l’époque de la Nahda, c’est-à-dire la renaissance arabe, entre 1850 et 1900 de l’ère chrétienne environ. Il est remarquable de noter que de nombreux(ses) chrétien(e)s ont participé à cette modernisation du style de l’Arabe, ce qui souligne encore une fois que malgré que le style classique dont dérive le style moderne, soit issu du Coran, aucune règle n’impose une relation directe entre langue Arabe, Coran, et Islam, même si certaines relations existent bien-entendues.

Différences entre le style classique et le style moderne

On lit quelque fois que le style classique et le style moderne sont la même chose. En fait, disons qu’on pourrait dire, pour employer un terme dans le vent de notre époque, que le style moderne est compatible avec le style classique, et que le style moderne a été créé par des ajouts dans le style classique, et que ces ajouts du style moderne ont été effectués selon les règles du style classique. Ces ajouts, à cette période, ont concerné des mots de l’époque moderne, tel que démocratie, socialisme, train, etc. Les règles du style classique ont put être appliqué et ces mots pour les ajouter, par l’usage de l’analogie al-qiyas ). L’analogie est une chose assez comparable au langage imagé, exactement comme quand on dit par exemple « après avoir chaparder le chocolat, la petite Sophie est partie au galop », l’expression « partie au galop » est une analogie imagée. C’est par une méthode similaire que le style moderne s’est vu offrir de nouveau mot, et qu’en cela il est resté tout à fait compatible avec le style classique dont il applique de préférence les règles, même si celles-ci se perdent un peu avec le temps.